Sport le soir et sommeil: faut-il vraiment s’en méfier?

C’est une question que j’entends souvent en consultation ou pendant mes cours: «Est-ce que faire du sport le soir, ce n’est pas mauvais pour le sommeil?»
Et je comprends très bien cette inquiétude. On entend régulièrement qu’il ne faut pas trop s’activer avant d’aller se coucher. Pourtant, la réalité est plus nuancée que ça. Alors remettons un peu de clarté sur ce sujet.

Notre corps a besoin de mouvement. Il est fait pour bouger, pour s’activer dans la journée et pour récupérer la nuit. Le problème aujourd’hui, ce n’est pas tant le sport du soir, c’est le manque d’activité physique en général. La sédentarité est devenue la norme. On bouge trop peu dans une journée et cela se répercute sur notre sommeil.

Pour que le sommeil ait un vrai rôle, il faut qu’il y ait quelque chose à «réparer». Si le corps n’a pas été mobilisé, sollicité, activé, il n’a aucune raison de plonger dans une phase de récupération. Finalement, on ne récupère bien que si l’on s’est engagé dans un effort. Voilà pourquoi j’insiste souvent sur l’importance de mettre du mouvement dans la journée, entre 8h et 18h. Non seulement cela régule notre énergie mais ça donne du sens au repos.

Alors que faire si l’on n’a pas le choix et qu’on ne peut s’entraîner que le soir?
Eh bien dans ce cas, mieux vaut faire du sport tard que de ne rien faire du tout. Les effets positifs du sport sur le sommeil sont bien connus: il améliore la profondeur du sommeil, réduit les réveils nocturnes, aide à évacuer le stress et soutient notre équilibre hormonal. 

L’essentiel, c’est de bien gérer l’après-effort. En effet, un effort physique intense stimule notre système nerveux sympathique: celui qui nous rend alerte, accélère le cœur, et mobilise notre énergie. Ce n’est pas l’idéal juste avant de dormir, certes, mais on peut contrebalancer cela très simplement, en réactivant le système nerveux parasympathique, celui qui nous apaise, qui favorise la digestion, la détente et l’endormissement.

Je recommande souvent quelques minutes de respiration lente après une séance du soir: inspirer calmement par le nez, expirer plus longuement par la bouche. Ajouter quelques postures au sol, une méditation courte, ou même juste s’allonger dans le calme avec une respiration rythmée peut suffire.
En quelques minutes, le corps comprend qu’il peut basculer dans un état de repos. Et l’endormissement se fait plus facilement.

Faire du sport tard ne nuit pas forcément au sommeil. Ce qui dérange, c’est de ne jamais ralentir. C’est de passer directement de l’effort à l’écran, ou du stress à l’oreiller. Mais si l’on prend le temps de redescendre, de se déposer, le corps retrouve son équilibre.

Pour résumer: le sport n’est pas l’ennemi du sommeil; il en est même souvent la meilleure aide. Bouger le jour, c’est donner une raison au corps de récupérer la nuit. Et si cela doit se faire après le travail et bien soit: l’important, c’est de ne pas rester immobile.

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